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Saturday, July 27, 2024

L’ambassadeur de France au Niger quitte le pays alors que les relations se dégradent après le coup d’État

L’ambassadeur de France au Niger a quitté le pays tôt mercredi matin, environ un mois après que le gouvernement militaire a ordonné son expulsion et quelques jours après que le président Emmanuel Macron a annoncé le retrait du diplomate et des troupes françaises.

Les relations entre le Niger et la France, son ancien dirigeant colonial qui maintenait une présence militaire dans le pays pour aider à combattre les insurgés islamistes, se sont rompues depuis que les officiers de l’armée ont pris le pouvoir à Niamey en juillet.

La junte avait ordonné fin août à l’ambassadeur de France Sylvain Itte de quitter le pays dans les 48 heures en réponse à ce qu’elle qualifiait d’actions de la France “contraires aux intérêts du Niger”.

La France a d’abord ignoré cet ordre, s’en tenant à sa position selon laquelle le gouvernement militaire était illégitime et appelant à la réintégration du président élu Mohamed Bazoum, renversé lors du coup d’État de juillet.

Mais Macron a annoncé dimanche que l’ambassadeur reviendrait à Paris et que les troupes françaises partiraient.

Deux sources de sécurité au Niger ont déclaré qu’Itte avait quitté le pays par avion. La nouvelle a ensuite été confirmée par la présidence à Paris.

Des manifestations contre la France ont lieu presque quotidiennement à Niamey depuis que les militaires ont pris le pouvoir. Des foules de partisans de la junte ont passé des jours à camper devant une base militaire française pour exiger le départ des troupes.

Macron avait déclaré qu’Itte et son équipe étaient effectivement retenus en otages à l’ambassade.

Le sentiment anti-français se propage

Le Niger n’est qu’une des anciennes colonies françaises d’Afrique de l’Ouest où le sentiment anti-français s’est accru, tant au sein de la population que des autorités, en particulier dans les pays où les dirigeants militaires ont pris le pouvoir.

Le Mali, le Burkina Faso, le Tchad et le Niger sont désormais tous dirigés par des officiers de l’armée suite à une série de coups d’État au cours des trois dernières années, et la rhétorique anti-française est un élément récurrent de leurs déclarations publiques.

Les critiques de la France affirment que pendant des décennies après l’indépendance de ses anciennes colonies, elle a cherché à maintenir une forte influence économique et politique grâce à un système de diplomatie ouverte et secrète connu sous le nom de « Francafrique ».

Le gouvernement français affirme que les jours de la Francafrique sont révolus et que des opérations comme celle du Niger étaient menées avec le plein consentement, la connaissance et la coopération des gouvernements locaux, comme l’administration aujourd’hui disparue de Bazoum.

Alors que les critiques de la France accusent Paris de continuer à exercer une influence excessive et perturbatrice dans la région, certains analystes affirment que les juntes militaires utilisent la France comme bouc émissaire pour des problèmes difficiles à résoudre.

Les juntes du Mali et du Burkina Faso ont déjà expulsé les forces françaises déployées pour aider à combattre une insurrection islamiste qui dure depuis une décennie et qui a tué des milliers de personnes et déplacé des millions de personnes dans la région du Sahel.

Certains analystes ont exprimé leur inquiétude quant au fait que le retrait des troupes françaises du Niger pourrait entraver davantage les efforts occidentaux visant à endiguer la violence, qui s’est intensifiée depuis les coups d’État, et à renforcer l’influence russe dans la région.

Cet article est initialement publié sur voanews.com

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