Au moins 18 personnes ont été tuées dans la ville soudanaise d’Omdurman alors que la guerre entre le chef de l’armée nationale et son ancien adjoint se poursuit.
Des dizaines de personnes ont également été blessées lorsque l’armée a bombardé trois quartiers de la ville, qui se trouve à côté de la capitale, Khartoum, ont indiqué des habitants.
Après plus de 100 jours de guerre, les bombardements ont ajouté un bilan d’au moins 3 900 morts dans tout le pays. La guerre entre le chef de l’armée, Abdel Fattah al-Burhan, et son rival Mohamed Hamdan Daglo, le commandant des Forces paramilitaires de soutien rapide (RSF), a commencé le 15 avril et a déraciné plus de 3,3 millions de personnes de leurs foyers.
Musa Hassan, dont la tante est morte dans l’attaque d’Omdurman, a déclaré : « Je viens de voir des gens fuir juste après que les explosions ont frappé la région. Quand vous leur demandez où allez-vous, ils disent que nous ne savons pas mais nous partons, ils ont été complètement choqués. Tant de familles ont fui la région depuis hier soir.
Mohamed Mansour, un habitant d’Omdurman, a déclaré à l’AFP qu’il avait aidé à retirer huit corps des décombres des maisons détruites par les explosions. Une autre habitante, Hagar Youssef, a déclaré : « Quatre personnes ont été tuées dans la maison voisine, dont deux enfants.
L’incident est survenu après que le général Yasir al-Atta a annoncé que ses forces utiliseraient “la force la plus meurtrière que le chef de l’armée leur permettrait”.
L’Organisation mondiale de la santé a mis en garde mardi contre la “crise humanitaire catastrophique” que traverse le Soudan, “avec plus de 67% des hôpitaux du pays hors service”.
Les établissements de santé et d’aide ont eux-mêmes souvent été attaqués ou pillés par les deux forces. Des combattants ont également été accusés de violences sexuelles, selon des informations dont l’OMS s’est dite “consternée”.
Les crimes sexuels et sexistes présumés sont au centre d’une nouvelle enquête annoncée plus tôt ce mois-ci par la Cour pénale internationale sur les crimes de guerre présumés au Soudan.
Bien qu’il n’y ait aucun signe que la fin de la guerre soit proche, des tentatives de forger la paix ont eu lieu. Les Forces pour la liberté et le changement (FFC), principal bloc civil du Soudan, ont participé à une réunion civile de deux jours, qui a débuté lundi au Caire et a cherché à “rétablir le chemin de la paix et arrêter la guerre au Soudan”, selon le porte-parole des FFC, Jaafar Hassan.
Le FFC a été évincé du pouvoir lors d’un coup d’État de 2021 orchestré par Burhan et Daglo, qui a fait dérailler la transition du pays vers la démocratie. Les deux généraux se sont ensuite disputés dans une querelle qui a explosé en guerre.
Les cessez-le-feu négociés par les États-Unis et l’Arabie saoudite ont été systématiquement violés, avant que Washington et Riyad n’ajournent les pourparlers.
Un quatuor du bloc régional d’Afrique de l’Est IGAD a également cherché à servir de médiateur, mais avec peu de succès.