Le climat des affaires n’a que légèrement fléchi en mars malgré les tensions sociales autour de la réforme des retraites. Cela confirme la résistance de l’activité en France, même si les perspectives pour les prochains trimestres restent modérées.
Légère Baisse Du Climat Des Affaires
En France, le climat des affaires baisse légèrement en mars, à 103 contre 104 en février. L’indicateur est toujours au-dessus de sa moyenne de long terme et est remarquablement stable depuis juin, oscillant entre 102 et 104. La baisse de mars s’explique par le fait que dans tous les secteurs les chefs d’entreprise sont un peu moins optimistes sur l’activité passée et l’activité attendue. . Néanmoins, dans l’industrie, les carnets de commandes continuent de croître, tandis que dans le commerce, les intentions de commandes au détail sont en forte baisse.
Le climat des affaires confirme que l’activité en France en ce début d’année s’avère plus résiliente qu’on aurait pu l’anticiper il y a quelques mois. Bien qu’un peu moins optimistes pour l’avenir, les entreprises restent assez confiantes, malgré les tensions sociales autour de la réforme des retraites et limitant l’activité dans certains secteurs. Les expériences antérieures de tensions sociales en France montrent que l’impact économique est généralement temporaire et entièrement compensé par un rebond de l’activité dans les mois suivants. Alors que l’impact sur la croissance en 2023 devrait être proche de 0%, il n’est pas exclu que les tensions sociales réduisent la croissance au premier trimestre de 0,1 à 0,2 point de pourcentage par rapport à un scénario sans tension, avant un rebond équivalent au deuxième trimestre.
Le fait que le sentiment économique se maintienne est une bonne nouvelle pour la croissance économique en ce début d’année, mais cela ne signifie pas que l’activité économique est très dynamique dans tous les secteurs. La production industrielle a chuté en janvier et pourrait rester faible, même avec une amélioration soutenue des chaînes d’approvisionnement. On s’attend à une croissance trimestrielle légèrement positive au premier trimestre, de l’ordre de 0,1 %.
À Quoi Pouvons-Nous Nous Attendre Ensuite ?
Les perspectives de l’économie française pour les prochains trimestres restent moroses. Le ralentissement économique mondial devrait peser sur les exportations et le secteur industriel. Le contexte inflationniste continuera de peser sur la consommation des ménages. En outre, le plein effet du resserrement de la politique monétaire devrait commencer à se faire sentir, pesant sur l’investissement des ménages et des entreprises. A cet égard, l’impact des turbulences récentes des marchés sur l’économie française est encore assez incertain. Mais même si les problèmes restent contenus, cela pourrait conduire à un resserrement des conditions de crédit, ce qui aurait un impact légèrement négatif sur l’activité économique au cours des prochains trimestres. Au total, nous prévoyons une croissance de 0,7 % en 2023 et 2024, après une croissance de 2,6 % en 2022.
Cet article a été initialement publié sur think.ing.com